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Ha’aretz, 1er décembre 2006

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Le rapport de Shalom Akhshav sur les colonies [ [ ]], qui n’a que peu intéressé les médias israéliens, a fait des vagues à l’étranger. Le New York Times a jugé que les révélations de Dror Etkes, responsable de l’Observatoire de la colonisation pour Shalom Akhshav, qui affirme que 40% des terres sur lesquelles sont établies les colonies de Cisjordanie sont situés sur des terres privées palestiniennes, méritaient de figurer en une. Les chiffres détaillés réunis par Shalom Akhshav, confirmés par des photos aériennes et des informations sur le statut juridique de chaque parcelle de terrain, indiquent que pas moins de 130 colonies sont construites sur des terres palestiniennes privées.

Les plus hauts responsables de l’Administration civile israélienne confirment la véracité de ces chiffres et les conclusions qu’il faut en tirer : les violations les plus importantes de la loi dans les territoires sont moins le fait des colonies sauvages que des grandes colonies bien établies, qui, dans le discours israélien, sont considérées comme étant légitimes. (Le Conseil régional de Judée-Samarie le conteste, et affirme toujours que toutes les constructions des colonies sont situées dur des terres d’Etat.)

La colonie d’Ofra, au nord de Ramallah, en est un bon exemple. Considérée comme emblématique du Goush Emounim [ « Goush Emounim » (Bloc de la Foi), mouvement de nationalistes religieux, quasi messianiste, qui prônait la colonisation dans tous les territoires conquis en 1967.]], cette colonie, d’après le rapport de Shalom Akhshav, est située sur des terres palestiniennes. Pas toute, c’est vrai. 93% seulement A la lumière de ces faits, le débat qui a eu lieu en février dernier sur la démolition de neuf bâtiments à Amona [[ [ ]], une colonie sauvage satellite d’Ofra, semble quelque peu dérisoire.

L’équipe de Dror Etkes s’est procuré des photos aériennes qui montrent le développement d’Ofra en quatre étapes, depuis sa création en 1969 jusqu’aujourd’hui. La quasi totalité des constructions ont été bâties sur des terres appartenant à des Palestiniens des villages voisins. Shalom Akhshav se fonde sur une base de données analogue à celle réunie par le général (de réserve) Baroukh Spiegel, dont les grandes lignes ont été publiées dans Ha’aretz il y a environ deux mois. L’administration américaine, qui se tient constamment informée des développements concernant les colonies, a depuis demandé des éclaircissements au ministère israélien de la défense. Mais l’oeil de Big Brother n’affecte pas réellement ce qui se passe sur le terrain. Au contraire : cette période de faiblesse du gouvernement Olmert est bonne pour les colons. Une fois de plus, les tracteurs travaillent énergiquement sur les collines de Samarie, alors que le ministre de la défense Amir Peretz continue à publier des notes hebdomadaires où il réaffirme son intention de traiter bientôt et avec le plus grand sérieux le problème des constructions dans les colonies illégales.