Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


L »annonce d’un « massacre » dans le camp de réfugiés de Jénine a été reprise par de nombreux médias dans le monde, par des mouvements pour les droits de
l’homme, et même par de nombreux gouvernements. Cette annonce, faite en
plein milieu des combats dans le camp de réfugiés, est très grave, et cause
un tort sérieux a la campagne politique d’Israël pour justifier son caractère d’auto-défense contre le terrorisme, ainsi que la legitimité des moyens mis en oeuvre dans cette campagne.

En Israël également, des doutes ont été émis, qui disent qu’il y avait du vrai
dans ce que les Palestiniens annonçaient. Beaucoup ont craint que Jénine
s’ajoute à la liste noire des massacres qui ont bouleversé le monde. Tsahal
a contribué à cette crainte, en publiant une estimation provisoire parlant
de centaines de morts dans le camp (on parle maintenant de plusieurs
dizaines, sans connaître le chiffre exact), et en empêchant les journalistes
de pénétrer dans le camp et de rendre compte de ce qui s’y passait. C’était
ouvrir la porte à une autre accusation, largement reprise également, celle
de dissimulation.

Ces derniers jours, les journalistes, dont ceux de Haaretz, ont visité le camp [de Jénine], recueillant eux-mêmes leurs propres impressions et leurs propres
témoignages sur les opérations de Tsahal. La journaliste de Haaretz, Amira
Hass, a passé plusieurs jours dans le camp, et son reportage paraît dans
l’édition d’aujourd’hui. Il y a les signes de combats intenses, mais, avec les réserves d’usage, on peut déjà dire ce qui ne s’est pas passé dans le camp de réfugiés de Jénine. Il n’y a pas eu de massacre. Pas d’ordre venu d’en haut, ni d’initiative sur le terrain, pour tuer des gens désarmés délibérément et systématiquement.

Dans Israël de 2002, il n’y a pratiquement aucun moyen de dissimuler des
atrocités. Les témoignages des officiers et des soldats à Jénine, dont beaucoup sont des réservistes appelés pour les besoins de l’opération, ainsique les témoignages de ceux qui ont observé les événements, de différentes manières, réfutent tous l’idée de massacre. Les combats ont été intenses, comme on pouvait s’y attendre dans une zone urbaine, et en particulier sion les compare aux succès israéliens rapides dans d’autres secteurs, comme la casbah de Naplouse. Des Palestiniens armés ont tiré, fait exploser et miné des maisons et des ruelles. Les soldats, progressant difficilement, ont utilisé des bulldozers et ont subi de lourdes pertes (23 soldats ont été tués). Dans ces circonstances, des civils ont également été frappés. C’est un fait terrible, douloureux, qui résulte de la nature des combats, et dans certains cas, il faudra une enquête pour déterminer dans quelle mesure tout a été fait pour préserver la population civile. Mais qualifier la bataille de Jénine de « massacre » est une erreur de la part des naifs, et une calomnie de la part des autres.

La propagande palestinienne a fait un usage pervers de légendes qui, pour une part, ont été fabriquées hors de Jénine. Certains officiels de l’Autorité palestinienne ont conduit cette propagande, et ont émis des accusations dénuées de fondement parlant d' »exécutions », attisant ainsi la haine contre Israël. Le fait que certains éléments à l’étranger, y compris les dirigeants de l’Union Européenne, aient accepté la version palestinienne sans la soumettre à l’examen, temoigne de leur caractère, mais aussi de la fragilité de la position israelienne et de l’image négative d’Ariel Sharon.