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Ha’aretz, 20 juin 2005

Trad. Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Hier lundi, la police a placé un barrage routier près de l’entrée de l’hôtel Maoz Hayam, dans le Goush Katif, après qu’un certain nombre d’extrémistes de droite qui l’occupaient eurent attaqué et blessé trois Palestiniens.

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Depuis quelques semaines, une trentaine de familles de militants d’extrême droite se sont installés dans cet hôtel. Parmi eux figurent un certain nombre de personnages clés du mouvement interdit « Kakh » [[Kakh : mouvement fondé par le rabbin Meir Kahana (assassiné en 1990) et interdit en Israël pour incitation à la haine raciale]].

Un haut gradé de l’armée a déclaré hier : « il est clair que ce sont les occupants de cet hôtel qui ont joué le rôle de provocateurs. C’est comme cela qu’ils agissent chez eux, en Judée et en Samarie (Cisjordanie)… Ils ont l’impression que leur shabbat est incomplet s’ils ne s’en sont pas pris à des Palestiniens ». Cet officier a néanmoins fait remarquer que les dirigeants des colons ont condamné cette attaque menée par les militants d’extrême droite.

Il n’existe pas encore de moyen légal d’empêcher les extrémistes d’utiliser l’hôtel, mais à la Défense, on espère que le checkpoint permettra de mieux surveiller ce qui s’y passe. L’hôtel est une propriété privée, et ses propriétaires ont donné aux extrémistes l’autorisation d’y demeurer.

Le complexe hôtelier Maoz Hayam est censé servir de symbole de la résistance au désengagement. L’armée prépare son évacuation, et il est probable que des unités d’élite seront utilisées quand il s’agira de déloger les extrémistes.

D’autre part, pour empêcher les militants du Kakh de pénétrer dans l’hôtel, les forces de sécurité doivent prouver que leur présence constitue un danger. Il sera alors possible de les placer en détention administrative. Pour le moment, il semble que le Shin Bet ne dispose pas encore de preuves suffisantes, et qu’il espère que l’installation de ce checkpoint lui en fournira.

Les Palestiniens qui ont été attaqués samedi venaient de la zone Moassi, toute proche. Des sources palestiniennes affirment que Salah Amtayer, 55 ans, se trouvait sur la plage quand il a été roué de coups par des colons. Deux autres Palestiniens, Mohammed Majaida, 19 ans et Nasser Wafi, 40 ans, ont été attaqués quand ils se sont portés au secours d’Amtayer. D’après la police, quand les Palestiniens ont jeté des pierres sur les colons, ceux-ci ont ouvert le feu, leur causant des blessures légères.

La police affirme que les résidents de l’hôtel soupçonnés d’avoir ouvert le feu sur les Palestiniens ont disparu, et que leur identité est inconnue. Pour un porte-parole des colons de Gaza, les colons marchaient sur la plage quand ils ont été attaqués par des dizaines d’Arabes, et qu’ils ont agi par autodéfense.

Peu après cet incident, des Palestiniens ont tiré sept obus de mortier sur Goush Katif. Aucun blessé n’a été signalé. Des tirs d’armés légères et de missiles anti-tank ont également été dirigés contre des soldats dans la même région.