Pour détourner l’attention de ses échecs tant en matière de lutte contre les agressions dont les Israéliens sont victimes quasi quotidiennement – lutte condamnée à l’inefficacité sans ouverture politique – qu’en matière de perte de soutien international, les autorités israéliennes on trouvé la solution: s’en prendre aux associations pour les droits de l’homme, en particulier « Briser le silence/Breaking the Silence/Shovrim Shtika ».

Cette ONG, on le sait, composée de jeunes ayant accompli leurs obligations militaires, recueille des témoignages sur les manquements et comportements inadéquats de soldats dans les territoires occupés. Il s’agit de montrer ce que génère l’occupation dont les victimes sont, certes, les Palestiniens, mais aussi ces jeunes soldats confrontés à des situations « impossibles ».

Il y a quelques temps déjà, des associations de droite s’étaient livrées à la délation, publiant les noms et visages de responsables d’ONG présentées comme bienveillantes, voire plus, à l’égard de « l’ennemi ».

Un pas supplémentaire vient d’être franchi.

Un pseudo reportage a été diffusé le 17 mars sur la 2ème chaîne, affirmant que « Briser le silence » avait infiltré une soldate dans une unité particulière, et que l’ONG recueillait des informations sécuritaires sensibles sans rapport avec ses objectifs affichés. Nétanyahou, Ya’âlon, mais encore’ Lapid et d’autres, ont sauté sur l’occasion de dénoncer cette ONG et déclaré qu’elle avait franchi la « ligne rouge ».

Le général Amiram Levin, ancien chef d’une unité d’élite, ancien commandant du Front Nord, ancien directeur adjoint du Mossad, a vertement répliqué en indiquant, primo, que la jeune fille en question n’avait pas été infiltrée par l’ONG mais avait choisi elle-même son unité et, secundo, qu’aucun témoignage n’était diffusé par l’association sans avoir été soumis préalablement à la censure militaire et avoir reçu son aval.

Vouloir briser le thermomètre n’a jamais fait baisser la température! Sans initiative politique rien ne s’améliorera et l’agressivité à l’égard des associations de défense des droits de l’homme ne fera pas office de clairvoyance politique.

Signalons que le général Amiram Levin sera l’un des intervenants au colloque de JCall, en coopération avec LPM, qui se tiendra le 10 avril à Paris.

Pour vous inscrire sans tarder:
[->http://fr.jcall.eu/colloque-jcall-10-avril-2016]