Dans un entretien accordé à la 2e chaîne israélienne, le président de l’Autorité palestinienne a déclaré soutenir un État palestinien basé sur les frontières de 1967, bien que lui-même soit un réfugié de Safed, en Haute Galilée ; “le reste, dit-il, c’est Israël”. Mah’moud Abbas y assurait également qu’aussi longtemps qu’il serait au pouvoir, il n’y aurait pas de troisième intifada.

En Israël, la diffusion de cet entretien a suscité des réactions contraires jusqu’au sommet de l’État, entre Shimon Pérès et Benyamin Netanyahu, par exemple – ce dernier accusant comme à l’accoutumée le président de l’Autorité palestinienne de « double langage ».

Un épisode lui a facilité la tâche : Affirmant n’envisager de revenir à Safed qu’en touriste, Abu Mazen a dû préciser le lendemain qu’il s’agissait d’un choix personnel, nullement d’une renonciation au droit des réfugiés au retour ainsi qu’on l’avait généralement interprété.

Les remous dans l’opinion palestinienne n’en sont peut-être pas la seule clef. Souvenons-nous que la revendication au retour portait, lors des dernières et aujourd’hui lointaines négociations israélo-palestiniennes, sur un droit symbolique : en forme de reconnaissance du dol infligé, illustré au compte-gouttes, et avec l’accord au cas par cas d’Israël. Une telle lecture pourrait éclairer l’apparente contradiction entre la “précision” apportée par Abu Mazen et son propos initial.

Reste que tant le choix de s’adresser directement aux citoyens israéliens que la prise de position nette en faveur de la solution à deux États confirment que, comme le dit Shalom Akhshav, « Nous avons un partenaire !” [LPM].

En prévision de la Déclaration d’indépendance palestinienne aux Nations unies et des élections israéliennes à venir, le président palestinien Mah’moud Abbas s’adresse de plus souvent à l’opinion publique israélienne.

Dans un entretien accordé à la 2e chaîne israélienne, Abbas a déclaré que tant qu’il serait au pouvoir, il ne permettrait pas qu’éclate une insurrection ou une troisième intifada armée.

Le correspondant politique de la 2e chaîne, Udi Segal, qui s’est entretenu avec Abbas, a posté sur Twitter des fragments de l’interview, citant : « Nous ne reviendrons pas au terrorisme et à la violence (et) nous n’agirons que par la diplomatie et des moyens pacifiques. »

Au cours de l’entretien, Abbas a répondu aux récentes accusations lancées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son gouvernement, prétendant que le véritable objectif palestinien est celui d’un État dans les frontières de 1948. Les conseillers de Netanyahu ont fait cette déclaration à la suite d’un message du président de l’Autorité palestinienne sur son compte Facebook.

Abbas a encore déclaré que, bien que réfugié de Safed, il n’a pas l’intention de revenir y résider – à la rigueur de visiter la cité en touriste. « La Palestine, pour moi, ce sont les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, c’est cela la Palestine, je suis un réfugié, je vis à Ramallah, la rive occidentale du Jourdain et Gaza sont la Palestine, tout le reste c’est Israël. »

Sur son compte Twitter, Segal a ajouté qu’Abbas avait souligné que le Premier ministre palestinien, Salam Fayyed, n’était pas démissionnaire, contrairement à de récentes informations : « Je lui ai parlé hier et il n’en avait aucunement l’intention », a dit Abbas au cours de l’entretien.